Levée du corps à 6h moins le quart en direction de l'aéroport. Ce qui est le plus difficile, ce n'est pas tant de se lever aussi tôt un samedi matin, mais plutôt de savoir qu'on ne dormira pas sur du mou pour les 24 prochaines heures. Pour l'occasion, j'enfile donc justement du mou et je me fous un peu d'avoir l'air d'être en pyjamas
Ce qui me stressait le plus de tout le voyage, c'était la correspondance à Newark d'une heure seulement. En plus, notre premier vol arrivait au terminal A et notre second vol quittait du terminal C, et une heure dans un aéroport passe à la vitesse de la lumière, surtout si on doit récupérer les valises, les réenregistrer et repasser la sécurité. Au moins, Air Canada nous informe que nos valises se rendent directement à Tokyo (en théorie, du moins), ce qui nous facilite la tâche durant notre connection.
Arrivés à Newark, course contre la montre. C'est l'aéroport le plus mêlant que j'ai vu et on comprendra finalement que l'on doit quitter la sécurité, prendre un train aérien et changer de terminal pour y repasser la sécurité. On arrive finalement à la porte de notre second vol juste comme l'embarquement débute. Ouf! Soulagement. Par contre, durant notre course à travers l'aéroport, je ne peux m'empêcher de constater que 95% des employés sont... De peau foncée. Je mentionne à Eric qu'en se précipitant à toute vitesse, nous sommes arrivés juste à temps pour le vol et que c'est clairement impossible que ces employés se soient assurés qu'il en soit de même pour nos valises. Je ne sais pas si c'est le fruit du karma pour mon jugement relativement à la vitesse d'exécution du personnel de l'aéroport, mais nos valises ne furent effectivement pas du voyage. Plus là-dessus plus tard.
En route donc pour le vol le plus long de ma vie, figurativement et littéralement. Heureusement, le vol était à moitié vide donc tout le monde avait une rangée à eux. En d'autres mots, nous disposions de trois bancs plutôt que de deux, ce qui nous a permis de somnoler un peu plus confortablement pendant le vol. Dormir en petite boule plutôt qu'assis est un luxe quand on est en haut des nuages! Les 14 prochaines heures furent un mélange de sieste, d'épisodes de télévision, de snacks (une chance que j'avais une épicerie dans mon sac, car des oeufs brouillés aux patates réchauffés au micro-ondes après 13h d'avion, c'était peu appétissant) et de bras engourdis.
Arrivés à l'aéroport de Narita au Japon, nous faisons face à une suite de files d'attente. D'abord, la prise d'empreintes digitales et de photos. Puis, l'immigration. Ensuite, les valises. Oups. À notre carroussel, il y a plutôt un bac en plastique contenant un tableau sur lequel il est indiqué nos noms avec une mention de se présenter au comptoir d'United Airlines. Bon, c'est pas comme si j'étais surprise. On nous informe que nos valises sont encore à Newark et devraient prendre le vol du lendemain pour être livrées à notre hotel. J'essaie d'être positive et je me dis qu'au moins nous n'avons pas à trainer nos valises à travers Tokyo jusqu'à l'hôtel! De l'autre côté, je regrette un peu mon choix de look du matin précédent, et je me fous un peu moins d'être en pyjamas. Haha! Et une autre file pour les douanes où le douanier japonais nous demande si on amène de la marijuana parce que tsé, le Canada.
Dernière file: récupération des passes de train. Au Japon, les touristes bénéficient d'une passe de train à prix "réduit", soit 550$ environ pour 14 jours illimités à travers le pays, y compris les Shinkansen (bullet train / train haute vitesse). Les japonais eux doivent payer à l'utilisation et c'est pas mal plus cher. Par contre, on devait les acheter à partir du Canada, puis échanger notre coupon pour la vraie passe. Une fois cela fait, direction Tokyo : une dernière heure de transport devant nous.
Arrivés à la gare Shibuya de Tokyo, confusion totale. Ça fourmille de gens. Dans tous les sens. Et des sens, il y en a une tonne. Des couloirs partout. Les gens vont vite. Une vraie fourmillière. De l'écriture japonaise partout. Help! On finit par comprendre que pour sortir de la gare, il faut descendre des escaliers! Ouf. Une chance que l'hôtel est en ligne droite à dix minutes de marche!
Si tôt arrivés à l'hôtel, si tôt repartis. En effet, il était déjà 18h et plusieurs magasins fermaient à 20h. Cela nous donnait deux heures pour trouver des bobettes, des bas, des pantalons, des chandails, des vestes, du maquillage et du déo.
Expérience beaucoup plus difficile que je l'avais envisagé. D'abord, je suis vraisemblablement une taille forte au Japon. J'ai trouvé une seule paire de pantalon 28, et après ça n'existe juste pas. Je suis une bacaisse pour eux il faut croire! Le tout m'a été confirmé quand j'ai vu que pour eux, medium (6-8) pour le reste du monde est large, et large (10), c'est x-large. Après 10, c'est le néant. Reste en pyjamas. Cet essayage fort frustrant de vêtement a également été ma première constatation de l'obsession de la propreté des japonais: on doit enlever nos souliers avant d'entrer dans la cabine d'essayage!
Deuxième défi : le déodorant. Il appert que les asiatiques suent très peu. Alors non seulement le déododant en poudre comme on le connait est inexistant ici, le déodorant tout court est aussi rare que de la marde de pape. Après avoir scruté le magasin deux fois au complet, je demande à un employé. Il me guide à une étagère et me pointe globalement des produits en caractères incompréhensibles et repart aussi vite. Je ne vois aucun déo devant moi et j'ai envie de brailler de désespoir. Je veux juste du criss de déodorant!!!! Ça peut pas être si compliqué? Je redemande à une autre employée, qui me pointe quatre petits batons de couleurs différentes. Ça, c'est apparemment mes choix de déo! C'est en gel et unisex, disons qu'on a pas trop l'embarras du choix.
Finalement, je trouve le reste de ce que je cherche, ou enfin je pensais que j'avais trouvé. Ce que je pensais être du crayon à yeux est en fait un crayon à sourcils - comme si j'en avais de besoin!!!!
De retour à la chambre pour se laver et se changer. Ah oui, la chambre. L'oreiller est le plus plat que j'ai jamais vu et j'espère que ce n'est pas commun au Japon. Pour des raisons obscures, il faut monter une marche pour aller à la salle de bain, et la tuyauterie est partagée entre le lavabo et la douche. La toilette, elle, a une télécommande intégrée au mur avec laquelle on peut choisir le degré de jet d'eau voulu pour se laver après un numéro 2. Elle a même un sechoir intégré! Plus sur les toilettes ici dans les prochains jours.
Direction Ichiban pour manger une soupe ramen rapidement. Pour commander, on doit sélectionner ce qu'on veut dans une machine distributrice et insérer notre argent, puis celle-ci nous donne un coupon que l'on remet au comptoir. On va s'asseoir dans des petits enclos à un comptoir qui font face à un rideau et le serveur vient nous porter notre commande à travers ce trou et referme le rideau. Si on veut autre chose, on appuie sur la sonnette. Je ne sais pas si c'est la fatigue, mais maudit que c'était la meilleure soupe ramen que j'ai mangée!
Observations diverses:
les gens ici s'arrêtent à gauche dans l'escalier mobile et montent à droite, soit l'inverse d'à Montréal. Ils marchent aussi toujours à gauche sur la rue et c'est franchement mêlant.
À Tokyo ils ont une activité de Mario Kart où les gens se déguisent en Mario, Yoshi, Princesse, etc, et se promènent en go-kart dans la rue.
Les japonais ont des magasins unisexes dans le sens que juste les femmes / hommes peuvent entrer, sauf s'ils accompagnent l'autre.